Les Fondations d’Haïti et du Burkina Faso

Visites pastorales

Il a été pas mal dans ses valises ces derniers temps!

En effet, après un séjour de deux semaines en Haïti, je suis reparti aussitôt en direction de l’Afrique à la rencontre de nos communautés du Burkina Faso et même de la Côte d’Ivoire.

Deux voyages, un seul objectif : apporter l’appui du conseil provincial aux Viateurs de ces fondations.

Je me suis retrouvé dans une ambiance où la vie bourgeonne, où les communautés sont transportées par un vent de dynamisme et de jeunesse, où la mission viatorienne rayonne, où des rêves et des projets d’avenir sont permis…

Sans être d’un optimisme à toute épreuve ne percevant uniquement que les apparences et ne me fiant qu’aux mirages, ces voyages ont révélé à mon cœur de jeune provincial issu d’une fondation, l’espérance et la force de vie qui caractérisent ces deux fondations de la province canadienne : Haïti et le Burkina Faso.

J’ai choisi d’ériger la maison sur le sol même encore mal aisé plutôt que sur l’amas de pailles. Ma vision est donc volontairement positive. Je suis conscient que nos communautés doivent poursuivre leur croissance.

Fondation d’Haïti : 25 février au 11 mars

La fondation d’Haïti vit à l’heure des célébrations du cinquantième anniversaire de l’arrivée des premiers Clercs de Saint-Viateur en 1965, Un Comité du 50e piloté par le P. Duchelande Saintilmé travaille d’arrache-pied à présenter des festivités à la hauteur de l’événement.

J’ai eu l’occasion de rencontrer le comité du 50e et de constater tout l’effort mis à concevoir et proposer à la communauté un programme multidimensionnel et rassembleur.

Bien que le but premier de la visite était d’accompagner la fondation dans le processus de désignation d’un nouveau conseil, j’ai eu le bonheur de rencontrer un très grand nombre de confrères et de visiter presque tous nos lieux d’insertion à l’exception de Grand-Goâve où l’instabilité chronique du pays m’a empêché de me rendre. Partout, il est beau de voir à l’œuvre nos Viateurs, religieux et associés.

Groupe d'élèves au CESAVI - HaïtiJe tiens à souligner ce passage remarqué au CESAVI à Croix-des-Bouquets. Quel accueil beau et chaleureux m’a réservé tout le personnel (religieux et laïcs) ainsi que tous les élèves de ce complexe éducatif qui n’en est qu’à ses balbutiements. Bravo et merci particulier au F. Joseph Soirélus, le directeur pédagogique pour tous les efforts mis à la réalisation de ce projet grandiose.

Les échanges et les rencontres avec les Viateurs d’Haïti m’ont fait redécouvrir une fondation vivante qui se construit et se solidifie peu à peu. Des besoins ne manquent pas en ressources humaines pour la formation, ressources matérielles pour une qualité de vie potable, ressources financières pour des projets en infrastructures et dans le domaine de la formation, etc. Mais la vie est là et elle promet…

Il y a une promesse de consolidation apportée par l’élection ce samedi 7 mars du P, Duchelande Saintîlmé comme supérieur de la fondation, des Pères Fritzer Valeur et Dudley Pierre comme conseillers. C’est une leçon démocratique au moment où dans le pays des querelles politiques divisent encore la population.

Haïti, c’était la joie de la rencontre avec les membres de sa communauté viatorienne, de sa famille et pourquoi pas d’une visite à Manrèse de son ancien professeur au Grand séminaire (Mgr André Pierre) et de son grand ami et camarade montfortain (P. Wismick Jean-Charles) respectivement Recteur et Vice-Recteur de l’Université Notre-Dame d’Haïti.

Je souhaite des noces d’or remplies de bonheur et d’espoir à la fondation d’Haïti.

Fondation du Burkina Faso : 16 mars au 6 avril

La visite de la fondation du Burkina Faso revêtait un caractère de découverte et d’exploration. C’était mon premier contact avec la majorité des confrères et le sol africain. L’Haïtien que je suis a vécu un moment historique.

La première partie de la visite en compagnie du F. Pierre Berthelet était centrée presque exclusivement sur la gestion financière des œuvres viatoriennes ainsi que sur des perspectives et des projets à court et à moyen terme. La fondation du Burkina Faso en est une en émergence et qui a l’audace d’avancer.

Les 23 et 24 mars, nous nous retrouvons tous au Centre d’Accueil et de Formation (CAF) du diocèse de Banfora en vue d’une assemblée extraordinaire de la fondation. D’entrée de jeu, à l’ouverture de ce mini-congrès de la fondation, je situe la rencontre :

Assemblée de la Fondation à Banfora, Burkina Faso« Je vous apporte les salutations de tout le conseil provincial. C’est un grand plaisir pour moi de me retrouver parmi vous ici sur la terre des hommes intègres. Je suis heureux de me joindre à vous à l’occasion de votre assemblée de Fondation. Nous avons demandé à l’Esprit Saint de nous guider durant notre rencontre. Laissons-nous vraiment conduire par Lui de manière à nous rendre disponibles et souples face aux orientations qu’il nous inspirera. Merci au F. Jocelyn Dubeau et à chacun d’entre vous qui gardez vivant le flambeau viatorien depuis plus de quinze ans en sol burkinabè. En Amérique latine, quand une fille a quinze ans, les parents organisent une fête pour marquer son entrée dans le monde des femmes. À quinze ans, on reconnaît que la fille peut procréer et prendre des responsabilités d’adulte. En me présentant à cette assemblée, c’est cette image qui me vient à l’esprit. Je suis heureux de constater tous les pas que vous avez faits ici en quinze ans. L’Esprit est à l’œuvre. Oui mes frères, L’Esprit est à l’œuvre dans cette Fondation viatorienne du Burkina Faso. J’en ai l’intime conviction … »

Cette assemblée de la Fondation a été un moment intense de discussions et d’échanges fraternels qui a débouché sur l’élection du supérieur de la fondation, P. Macaire Sandouidi, et de deux conseillers, P. Séraphin Ouédraogo et F. François Savadogo, trio exclusivement burkinabè. Une page nouvelle s’est écrite.

J’ai eu la joie de rencontrer personnellement chaque confrère de la fondation. Je retiens particulièrement le souci de l’ensemble des confrères de voir la fondation aller de l’avant et poursuivre son développement. J’ai partagé les temps de prière animés avec beaucoup de piété et de cœur. J’ai vécu les jours saints dans une atmosphère qui m’a rappelé des moments forts en Haïti.

Halte en Côte d’Ivoire

J’en ai profité pour faire un petit saut chez les voisins afin d’aller saluer les Viateurs de la vice-délégation de la Côte d’Ivoire. De Ferké à Abidjan en passant par Bouaké, Viateurs religieux et associés m’ont réservé un accueil qui sort de l’ordinaire et qui ne peut que toucher un être sensible aux délicatesses. Je leur suis très reconnaissant.

L’avenir…

Ce lundi 6 avril, quelques heures avant mon départ prévu du Burkina Faso, j’ai présidé la profession de foi du nouveau supérieur de la fondation, le P. Macaire Sandouidi. Une cérémonie empreinte de grâce et de dignité et riche en promesses. Le F. Jocelyn Dubeau et le P. Jean-Marc Provost ont accepté l’invitation du supérieur élu à rejoindre le conseil. Li visite des deux fondations d’Haïti et du Burkina Faso me redit que le charisme et la mission de notre communauté sont loin de mourir.

L’avenir est prometteur dans ces milieux où la foi est encore vive. La jeunesse des Viateurs et leur volonté de servir le Christ dans la communauté sont des germes d’espérance et les garants d’une flamme qui ne s’éteindra pas. C’est une profession de foi.

Source :
Viateurs en mission – Juin 2015 – No 5 (PDF).

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