Le premier Directoire

Source :
Courrier Querbes – Printemps 2013 – VIII,3 (PDF).

Le vade-mecum des viateurs

Le premier DirectoireQuand vient le temps pour le P. Querbes de solliciter l’approbation romaine pour son institut en marche depuis sept ans, il lui faut mettre sur papier, sous forme de statuts, ce qui définit le mieux son entreprise. Ce document est celui sur lequel les autorités romaines auront à se pencher. Il s’inspire du Directoire sur lequel le fondateur travaille depuis le début et qui est paru en 1836.

Il s’agit d’une sorte de livret d’accompagnement ou vade-mecum de 214 pages, pouvant tenir dans le creux de la main et devant servir de compagnon de route à tout clerc de Saint-Viateur engagé dans la tourmente.

On y trouve la sainte Règle du religieux, celle de l’associé, un guide de piété, un calendrier liturgique, un calendrier scolaire, un horaire quotidien et une mine de directives d’ordre pédagogique devant mener à la réussite du plan éducatif projeté.

Un plan éducatif

Il faut dire que c’est un texte qui couvre beaucoup de terrain. Il donne tantôt dans l’art d’initier au catéchisme et à la liturgie, tantôt dans le traité de bienséance, tantôt dans la manière de maîtriser les difficultés de la langue française; tout cela en plus des règles disciplinaires nécessaires à la bonne marche de la troupe.

Voilà qui ressemble à un plan éducatif détaillé, reflétant un sens pratique évident de la part de son auteur. De nos jours, on serait porté à trouver les ébats pédagogiques du fondateur un peu trop portés sur le détail, mais il faut bien penser qu’à l’époque, la formation des maîtres au niveau du primaire n’existait pas et qu’il fallait à court terme se préparer à plonger sans protection autre que sa bonne volonté dans l’aventure scolaire auprès de troupes neuves, étrangères à la discipline scolaire et à la joie de connaître.

Conseils pédagogiques

Voici, à titre d’exemple, ce que le P. Querbes a à dire au futur maître concernant la motivation à cultiver chez les élèves :

« Soyez plus porté à récompenser qu’à punir. Les récompenses aussi bien que les louanges sont pour les enfants un puissant aiguillon à la vertu; et quoi qu’il ne faille pas le leur montrer comme le principal motif qui doive les faire agir, il est fort avantageux qu’ils soient persuadés que leur intérêt aussi bien que leur devoir exigent qu’ils exécutent fidèlement ce que l’on demande d’eux, soit pour les études, soit pour la conduite. Mais, en général, il faut tenir vous-même fidèlement ce que vous avez promis, et vous en faire un point d’honneur et un devoir indispensable avec les enfants. »

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